« Il y avait cette peur constante d’être violée à tout moment. Les jours passent. Tu te prépares, tu te négliges – ne sois pas belle, sens mauvais – afin de les répugner. Je suis vieille, 40 ans, je suis une ‘hatiar, de l’arabe pour une vieille personne.

« Ils m’ont dit qu’il fallait passer des examens physiques nécessaires, subir une inspection « pour arriver à certains endroits. »

« Car quoi qu’on en dise, ils nous ont privé de notre liberté, nous n’avons plus rien, rien n’est plus vraiment à nous, tu ne t’appartiens pas. La seule chose qui t’appartient est ce que tu as dans ta tête.

« De mon point de vue, le mot de harcèlement sexuel n’est pas tout à fait apte pour décrire ce que j’ai subi. J’y mettrai des mots au retour des autres otages »

Moran, 40 ans, artiste et créatrice de bijoux, a été enlevée du festival Supernova au kibboutz Re’im le 7 octobre. Théâtre d’un massacre sanglant de quelque 360 personnes et d’enlèvements d’entre deux et trois cents personnes par des terroristes du Hamas. Elle est revenue avec 104 autres personnes au cours d’une trêve fin novembre, après environ 50 jours en captivité à Gaza.

Les terroristes sont venus chercher Moran qui s’était échappée deux fois, s’était cassé la jambe et se cachait maintenant dans un fossé. Ils ont ricané et crié en arabe : « Ahah, une esclave sexuelle ! » Ils l’ont emportée, une arme à feu braquée sur elle.

Elle a été libérée en novembre, à peine capable de marcher, claudicant, estropiée au niveau du bassin pelvien.

« Je ne suis pas vraiment là », dit Moran, « on s’en souvient : il y avait une autre femme captive à tes côtés, sur le même matelas, il y a quelques instants seulement. »

Témoignage recueilli dans la presse anglophone et sur des chaînes internet :

The Times of Israël ; Daily Motion ; YouTube.